Départ de la marche pour l'égalité à Paris le 21 janvier 2024 – Crédit: Murielle Becel
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Le droit d’asile et l’accueil des étrangers menacés en France Terre historique d’accueil des migrants, la France est de moins en moins généreuse depuis deux ans. Les gouvernements successifs, influencés par l’extrême droite, ont durci la législation, notamment avec la loi Asile immigration du 26 janvier 2024. La situation des migrants dans notre pays se dégrade. La dématérialisation des démarches rend plus compliquée l’obtention des titres de séjour. Les délais de réponse aux demandes de droit d’asile s’allongent et beaucoup de préfectures, dans les départements, font preuve de mauvaise volonté. Les migrants sans papiers qui travaillent ont souvent des contrats précaires, des bas salaires et des conditions de travail pénibles. Beaucoup sont embauchés dans des secteurs professionnels désertés par les Français : bâtiment, restauration, nettoyage, hôpitaux, etc. Ils sont indispensables à l’économie du pays mais ne sont pas reconnus à leur juste valeur. La crise du logement pousse dans la rue de nombreux migrants. A Paris, des centaines de personnes arrivées récemment en France logent dans des tentes sous le métro aérien. Dans certains territoires du Nord proches de l’Angleterre, des migrants logent sous des tentes en attendant de traverser la mer. Face à cela, syndicats et associations se mobilisent. Une grande marche pour l’égalité a été organisée à Paris en janvier 2024 à l’initiative des deux plus grandes confédérations syndicales françaises, la CGT et la CFDT. Elles ont constitué un collectif trans-partisan et lancé un appel auquel se sont joints de nombreuses associations dont l’Action catholique ouvrière. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a contacté l’ACO pour demander au mouvement de relayer cet appel auprès d’autres organisations chrétiennes. C’est ainsi que la Jeunesse ouvrière chrétienne, les Chrétiens dans le Monde Rural et l’Action catholique des milieux indépendants ont rejoint l’appel et participé à la manifestation aux côtés de l’ACO, des syndicats, des partis et des autres associations. A l’occasion de la Journée internationale des migrants le 18 décembre 2025, un autre appel a été lancé, initié cette fois par la Ligue des Droits de l’Homme, avec plusieurs syndicats et associations, dans le cadre du collectif « Né.es ici ou venu.es d’ailleurs ». L’Action catholique ouvrière a signé cette tribune publique, intitulée : « Pour une France de liberté, d’égalité et de solidarité ». L’action menée par les associations auprès des migrants est admirable. Beaucoup de personnes font le maximum pour adoucir les conditions de vie des étrangers et pour les aider à obtenir des papiers. Il existe même un réseau d’enseignants et de parents d’élèves, le Réseau Education Sans Frontières, qui aide les enfants et les jeunes migrants scolarisés. Les syndicats mènent de nombreuses actions aux côtés des travailleurs sans papiers pour les aider à obtenir leur régularisation et pour améliorer leurs conditions de travail. De leur côté, les membres de l’ACO ne restent pas inactifs. Dans plusieurs régions de France, des équipes d’ACO sont engagées auprès des migrants : par exemple, à Besançon, Saint-Etienne ou Montpellier, dans le Nord, en Ile-de-France ou en Bretagne. Beaucoup de membres de l’ACO militent dans des associations aux côtés des migrants. Un élu du Conseil national de l’ACO a accepté en octobre 2024 le rôle de « veilleur » pour alerter le mouvement sur tout ce qui concerne les étrangers en France. Nous sommes attachés à la dignité des personnes migrantes dans notre pays. Comme nous le rappelle la Bible, dans le Lévitique 19, 33-34 : « L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers au pays d’Egypte ». Le secrétariat national de l’ACO France |
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Témoignage d'une migrante au Portugal, recueilli par LOC/MTC. Les difficultés rencontrées par les migrants peuvent être très différentes et liées à des aspects très individuels. Dans mon cas, j'ai éprouvé de grandes difficultés dues à ma totale méconnaissance de la langue, avec laquelle je n'avais eu aucun contact préalable. La langue étant un principe fondamental pour une communication adéquate et une insertion sociale, tous les aspects suivants sont également devenus difficiles. Il m'a fallu du temps pour commencer à interagir et à m'intégrer dans de petits cercles sociaux, et pour comprendre le contexte dans lequel les gens communiquaient. En ce qui concerne la légalisation, le processus était apparemment simple et court, en comparaison avec d'autres pays. Cependant, dans la pratique, cela n'a pas été le cas, en particulier avec l'arrivée de la pandémie au début de l'année 2020, qui a prolongé toutes les procédures. Au cours de cette période, j'ai effectué plusieurs expériences professionnelles qui ne nécessitaient pas de communication directe et fluide, et qui étaient principalement axées sur des tâches manuelles. J'ai continué à exercer ces fonctions jusqu'à ce que je parvienne à comprendre, même partiellement, la langue, les contextes de travail et les exigences de chaque lieu. Grâce à la gentillesse des personnes que j'ai rencontrées, j'ai pu me sentir incluse et écoutée, ce qui m'a donné la force et la foi nécessaires pour commencer à me sentir partie intégrante de la nation portugaise. Maria Rodriguez |
